Celia Cruz
"La Reina" en compagnie de Miss Sweef:FICHE-ARTISTE
par Jack "El Oso" de "Salsa France"
Artiste Cubaine née à la Havane en 1924, elle commence à chanter dès sa plus tendre enfance. Tout en poursuivant ses études, elle se fait remarquer dans divers concours et émissions de radio, et finit par décrocher un emploi de chanteuse dans le célèbre cabaret havanais le Tropicana. En 1950, elle remplace Myrta Silva en tant que chanteuse du (déjà) prestigieux orchestre La Sonora Matancera. Malgré les réticences du public, qui n'apprécie guère le changement, Celia Cruz finit par s'imposer, et reste 15 ans au sein de cette formation, avec laquelle elle quitte Cuba en 1960, fuyant la révolution cubaine, et s'installe au Mexique, puis aux Etats-Unis, dont elle devient citoyenne en 1961.
Elle quitte la Sonora Matancera en 1965, et enregistre à partir de 1966 avec Tito Puente plusieurs albums qui connaissent un succès très limité. En 1971, ne connaissant plus le succès d'antan, elle repart vivre au Mexique où elle entend prendre sa retraite.
Cette même année, elle répond néanmoins à la demande de Larry Harlow, pour enregistrer l'un des morceaux de son "latin opera" Hommy. Le succès est immense, et Jerry Masucci lui propose de signer avec le label qu'il dirige, Fania Records, qui sera à la base de l'explosion de la mouvance musicale connue sous le nom de Salsa.
C'est un nouveau départ de carrière pour Celia Cruz, qui enregistre plusieurs albums produits par Johnny Pacheco, puis en 1977 par Willie Colon, Papo Lucca en 1979, et enfin Ray Barretto en 1983.
Le milieu des années 80 est un passage à vide pour la mouvance Salsa : Celia Cruz continue néanmoins à enregistrer tout en vivant de sa célebrité aux Etats-Unis, en apparaissant dans diverses publicités, émissions de télévision etc... ; elle retrouve Tito Puente en 1985 pour un album-hommage à Beny Moré, puis à nouveau Johnny Pacheco, Willie Colon et Ray Barretto pour des albums qui malgré leur qualité, ne se vendront que très peu. Enfin, en 1988, elle participe à la tournée et à l'album live du 65e anniversaire de la Sonora Matancera.
Alors que la boucle semblait bouclée, Celia Cruz connait un nouveau départ de carrière en 1992 grâce à sa participation à l'album Combinación Perfecta du nouveau label RMM, où elle interprète un duo avec le vénézuélien Oscar d'León : El son de Celia y Oscar. Dans la foulée, elle enregistre avec la complicité de l'arrangeur/producteur-clé du renouveau de la Salsa dans les années 90 Sergio George, l'album Azucar Negra, puis en 1993 Irrepetible, qui contient les "hits" La guagua et Bembelecuá.
Accumulant Grammy Awards et autres récompenses, elle enregistre enfin quelques albums sous la houlette d'Emilio Estefan (le mari de Gloria), en particulier Mi vida es cantar en 1998, avec le "hit" La vida es un carnaval, et La negra tiene tumbao en 2002, titre "pop" qui devient un "hit" planétaire.
Elle meurt le 16 juillet 2003 à son domicile dans le New Jersey, à l'age de 78 ans, quelques mois seulement après une tournée mondiale qui l'aura menée, entre autres, à Paris (Zénith).
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Discographie Indicative
La Negra tiene tumbao
Dans la série "je ne finirai jamais de vous surprendre", Celia Cruz fait très fort. Faire un "hit" planétaire à l'age de 77 ans avec un morceau Pop, à savoir La negra tiene tumbao, cela a de quoi laisser beaucoup de ses fans salseros un tant soi peu perplexes.
Que l'on aime ou pas, c'est en tout cas là le principal intérêt de cet album, qui côté Salsa ne fera pas beaucoup de vagues.
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Mi vida es Cantar
Probablement le dernier grand succès de Celia Cruz dans le registre de la Salsa, avec le morceau-phare "La vida es un carnaval", mais également quelques titres fort sympathiques tels "No te quiere na'" ou encore un merengue en duo avec Kinito Mendez.
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Irrepetible
Un album qui n'a pas volé son nom. Sorti en 1994, il déborde d'énergie, et contient, entre-autres :
deux "hits" qui auront fortement marqué les pistes de danse dans les années 90 : Bembelecuá, et La Guagua ;
un duo avec Willie Chirino, Caballero y dama ; et
le pétillant que le den candela, qui sera un "tube" dans toute l'Amérique Latine, dans lequel Celia Cruz s'en prend à l'archétype du macho latino.
A se procurer d'urgence !
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The Winners
Celia et Willie Colon au top de leur forme. Pratiquement rien à jeter dans cet album qui n'aura pourtant pas connu de succès commercial, sortant dans une période où la Salsa est tout sauf une tendance du moment, et où beaucoup la donnent pour morte.
A noter : un hommage à Miguel Matamoros (Son Matamoros), un morceau dédié aux Saints et aux pratiquants de la Santería (Aché para todos), ainsi que l'incontournable, mais néanmoins très peu connu Se tambalea.
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Ritmo en el Corazón
Cet album, produit avec Ray Barretto, est un vrai bijou musical. Sorti en 1988, à un moment où la Salsa est au plus bas dans les ventes, il vaudra un Grammy Award aux deux artistes, et sera uninimement salué par la critique... mais pas par le public.
Il faudra attendre les années 90 et le retour de la Salsa dans l'air du temps pour que cet album soit "redécouvert" et ré-édité en CD, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
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Tremendo trío
Encore un album fort bien nommé : un sacré trio, à savoir Celia Cruz, Ray Barretto, et le chanteur-fétiche de ce dernier, Adalberto Santiago.
Sorti en 1983, il contient le méga-hit Nadie se salva de la Rumba, qui vaut l'achat à lui tout seul. Pas grand chose à jeter dans le reste de l'album, par ailleurs.
Plus aucune excuse pour ne pas l'acheter - vous savez ce qui vous reste à faire !
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Serie 32
Une excellente compilation sur 2 CDs, des grands succès de Celia Cruz datant des années 90, y compris ses duos avec Oscar d'Leon, Willie Chirino et India, ainsi que des versions live inédites de quelques morceaux historiques comme Quimbara, Cúcala ou Bemba Colorá. A noter également, une version live de Celia y Tito, avec Tito Puente.